mardi 24 mai 2011

TV flippe



De par mon métier, j'ai souvent eu l'occasion d'être sollicitée par les médias audiovisuels et radiophoniques en langue bretonne, à titre privé ou professionnel. Oui, cher lecteur je suis une "influentrice" du microcosme bretonnant.

La vérité vraie c'est que dans ce petit monde, il suffit d'être bretonnant et de savoir faire quelque chose pour intéresser les médias. Et vous l'aurez deviné : 1. je parle breton, 2. je sais faire pipi et caca.

Hors devant un micro ou une caméra j'ai un gros problème d'élocution, dû à un gros problème de flippe, dû à mon incapacité à aligner 3 mots correctement (je ne vous parle même pas de l'éventualité d'arriver à donner un sens à une phrase)

La 1ère fois que je me suis retrouvée devant un micro, c'était pour officier en tant que "voix off" pour la météo de TV Breizh. Que de souvenirs ! c'était génial ! le technicien doit régulièrement commémorer notre collaboration... je mettais 1h pour enregistrer un bulletin de 5 min... je me souviens avoir surpris une conversation dans un couloir : "Mais c'est pas possible, j'ai jamais vu ça elle est nulle, elle est mauvaise cette nana !"
J'ai tenu 15 jours...

Mes autres expériences on eu lieu dans le cadre de mon travail actuel. La présence de médias est courante lors des conférences de presse.

A mes débuts dans l'édition je me souviens de m'être retrouvée toute seule à devoir accueillir une équipe Télé pour parler d'un bouquin. Au fond de moi, je me disais qu'il n'y avait aucune raison pour que ça se passe mal, que la météo c'était une autre vie...

Je connaissais vaguement le journaliste qui, s'il avait su n'aurait jamais prononcé naïvement à son caméraman la phrase suivante : "Pia est habituée, elle a fait la météo sur TV Breizh". La seule chose qui me soit venu à l'esprit à ce moment précis est : "s'il savait..."

Je revois encore sa tête lorsqu'il a pris conscience de l'ampleur de mon handicap verbal.

Je n'imagine pas ensuite le boulot qu'a du demander le montage. Avec un peu de chance, c'est mon pote le technicien de la météo qui s'en était occupé...

Évidemment, d'autres scènes de ce genre se sont reproduites depuis, avec toujours autant d'efficacité. Cependant maintenant, je précise rapidement au journaliste que je suis une loque face à un micro ou une caméra. Mais ces cons insistent... une bretonnante qui fait pipi et caca, ben ça court pas les rues.

Il y a quelques temps, le journaliste d'un quotidien m'avait contacté au travail à 11h00 pour une interview/portrait à 14h00. Qui dit interview dit PHOTO. Hors ce jour-là, la partie glam de mon nombril n'était pas au top.

Quelques heures auparavant, lorsque je me suis levée, j'ai enfilé le 1er tee-shirt vert caca tâché à ma disposition, constaté d'un air désespéré l'impossibilité d'envisager toute forme de coiffure suite à un suicide capillaire récent (suicide = permanente).

Bref, j'arrivais au travail au top de mon meilleur de moi même. Vous imaginez la suite : une photo couleur en page régionale avec un tee-shirt vert sur fond mauve sans oublier la présence d'une touffe à l'allure pelvienne sur la tête.

Le pire m'attendais à la lecture de l'article en question. Le journaliste avait tellement mal reproduit mes propos (pourtant je m'exprime de façon clair !) que les lecteurs (notamment mes voisins) doivent à l'heure actuelle toujours penser que "j"écris un roman érotique en breton" et non que je le PUBLIE...

Ma dernière interview radio était aussi de haut niveau. Outre le fait de bégayer, de parler vite et de ne pas trouver mes mots, je fini toujours par broder et par raconter n'importe quoi...

Aussi ce jour là, les auditeurs ont découvert que pour réaliser la maquette de la nouvelle revue, je m'étais inspiré... "des magazines "Américains" que je lis régulièrement". Oui Madame. Et toc... en vérité, le mot que je cherchais à extraire de ma bouche était "Français"...

Pour résumer :
Je maitrise les cumulus mais uniquement à l'écrit, je lis des magazines Américains, je ne sais pas parler ni formuler des phrases... mais comment vais-je faire pour écrire mon roman érotique ?














jeudi 19 mai 2011

Débordé compulsif




On a tous dans notre entourage qu'il soit professionnel ou privé un soit disant "débordé compulsif". Ce personnage est tout le temps débordé et croule sous un tas de travail, travail dont la valeur qualitative n'est plus à démontré, bref un élément essentiel je dirais même indispensable à l'épanouissement de l'entreprise. Mais ça c'est pas le supérieur que le laisse entendre... c'est l'intéressé....

Il y a quelques semaines j'ai mangé avec la commerciale de mon imprimeur (c'est ma prime annuelle pour avoir travaillé avec eux). Cette jeune femme absolument charmante et l'archétype d'une débordée compulsive. A chaque fois que je la vois, elle se dit S.U.B.M.E.R.G.E par le travail avec sa série de phrases types :
"Je ne sais plus où mettre la tête"
"Il me faudrait des journées de plus de 24h00"
"Lundi je suis rentrée à 21h00 chez moi"
"On est débordé !"

Mais dites moi... qu'est ce qu'on ressent lorsqu'on est un travailleur de base devant un débordé compulsif ? : de la culpabilité.

Et pourtant, je le sais bien que c'est à 80 % du pipeau, parce que moi aussi pour faire bien je me prends parfois pour une "débordée" histoire de m'auto-valoriser.

Ben oui, évidement que c'est bien de laisser les gens imaginer que vous avez une activité professionnelle captivante, débordante, euphorique, enthousiasmante... alors que dans la réalité vous vous faites chier comme un rat mort, que votre taff ça fait longtemps qu'il n'est plus euphorique et que vous ne débordez plus d'énergie par manque de motivation.

Mais alors pourquoi je culpabilise ? parce que dans le fond je me sens nulle de ne pas y arriver moi à cette relation si jouissive avec mon poste de travail. Que c'est culpabilisant de se dire que l'on ne doit pas mettre assez de soi, ni d'enthousiasme dans son boulot. Voir pire, on doit être incompétent ce n'est pas possible !

Zoé Shepard le décrit très bien dans son bouquin "Absolument débordée", lorsqu'elle explique comment certains collègues s'organisent, afin de faire croire à tout le monde qu'ils sont "débordés". Je vous en cite quelques uns :
- étaler un tas de dossier sur un bureau déjà en désordre (c'est également l'impression que l'on pourrait avoir en voyant mon bureau, mais en réalité c'est du au manque de motivation)
- Il ne faut pas marcher dans les couloirs mais courir avec des dossiers sous le bras.
- évidement la réplique suivante est de rigueur : "je suis débordé(e)". Concrètement, les gens ne savent pas précisément sur quoi vous travaillez, mais ça on s'en fou, le principal étant qu'ils constatent que vous ayez l'air débordé.


Voilà mon état d'esprit actuel et vu que je suis une poule mouillée de niveau 5, je risque de rester trainer dans se poulailler encore longtemps... au risque de me noyer ?

Je vous laisse mon rat mort sent un peu trop la décomposition.

mardi 3 mai 2011

Mon kiné à 12 ans ou comment prendre 15 ans en pleine tronche ?

Avez vous déjà vu un mec au physique que l'on va dire avantageux, faire des pompes devant vous dans une toute petite salle ? De vous montrer ostensiblement comment il renverse son bassin en arrière et en avant...et fait des abdos avec une sorte de gémissement lorsqu'il reprendre sa respiration pendant l'effort, on pourrait penser qu'il fait l'amour... c'est quand même très gênant vous ne trouvez pas ?

Non mais il me chauffe, c'est un appel là ? cochon...

Non arrête mais tes conneries, c'est juste un professionnel qui te montre une technique d'abdo y a rien de mal...

N'empêche... c'est quand même hyper sexuel et personne ne va me faire croire que ça ne lui traverse pas l'esprit. Ben ouai, il est quand même enfermé dans une pièce de 7 m2 avec une jeune femme, qui travaille ses muscles pelviens devant lui...Y a pas de doute y doit fantasmer sur moi et même qu'il doit attendre le lundi avec impatience. D'ailleurs il a certainement déjà quitté sa copine persuader que je suis la femme de sa vie.

ça c'est ce que je me disais (bon alors c'est évidement un peu exagéré, je suis mariée tout de même !) avant.... avant qu'il me dise :

"On avait commencé l'exercice des assouplissements la dernière fois ? je sais plus ? je vois tellement de DAMES comme vous toutes les semaines que je ne sais plus ce qu'on a fait ensemble".

Gloups... Une DAME !??? putain ! pour qu'il imagine que je sois une DAME il doit avoir au moins ... 12 ans !

Oh putain ! c'est bon, c'est la fin... je me disais aussi que j'avais pris un coup de vieux, j'ai plus de cernes, je trouve TROP régulièrement des cheveux blancs et puis cette putain de bouée abdominale de merde qui te signifie bien que t'es passé dans la tranche d'âge des plus de 30 ans...

Bon revenons à nos moutons avec ce petit morveux de 12 ans. Oui je confirme, il doit avoir 12 ans parce qu'il m'a sorti texto et sans complexe 10 min plus tard qu'il regardait en boucle "Les frères Scotts"...

Plus que 4 séances...

Bien calmée, je suis rentrée chez moi en sueur et que j'en ai rien à foutre d'avoir les dessous de bras trempés vu qu'il a 12 ans et que c'est normal à mon âge avec la ménopause d'avoir des problèmes de régulation !!!

A la maison j'ai retrouvé mon Hom affalé sur le canapé un bouquin à la main et Tchoupi, m'attendant de pied ferme avec... sa trousse de docteur :
"Bonzour MADAME (putain ça recommence...) avez vous mal quelque part ?"

...Oui à mon égaux...

Je me suis demandé si ma ménopause précoce n'avait pas chamboulé plus de chose que je n'imaginais notamment concernant mon apparence physique. En effet, mon Docteur de 3 ans et demi m'a demandé si "j'avais mal au kiki", il a ensuite voulu rendre ma température et m'a assigné d'un "retourne toi"

Help... JDM