
On a tous dans notre entourage qu'il soit professionnel ou privé un soit disant "débordé compulsif". Ce personnage est tout le temps débordé et croule sous un tas de travail, travail dont la valeur qualitative n'est plus à démontré, bref un élément essentiel je dirais même indispensable à l'épanouissement de l'entreprise. Mais ça c'est pas le supérieur que le laisse entendre... c'est l'intéressé....
Il y a quelques semaines j'ai mangé avec la commerciale de mon imprimeur (c'est ma prime annuelle pour avoir travaillé avec eux). Cette jeune femme absolument charmante et l'archétype d'une débordée compulsive. A chaque fois que je la vois, elle se dit S.U.B.M.E.R.G.E par le travail avec sa série de phrases types :
"Je ne sais plus où mettre la tête"
"Il me faudrait des journées de plus de 24h00"
"Lundi je suis rentrée à 21h00 chez moi"
"On est débordé !"
Mais dites moi... qu'est ce qu'on ressent lorsqu'on est un travailleur de base devant un débordé compulsif ? : de la culpabilité.
Et pourtant, je le sais bien que c'est à 80 % du pipeau, parce que moi aussi pour faire bien je me prends parfois pour une "débordée" histoire de m'auto-valoriser.
Ben oui, évidement que c'est bien de laisser les gens imaginer que vous avez une activité professionnelle captivante, débordante, euphorique, enthousiasmante... alors que dans la réalité vous vous faites chier comme un rat mort, que votre taff ça fait longtemps qu'il n'est plus euphorique et que vous ne débordez plus d'énergie par manque de motivation.
Mais alors pourquoi je culpabilise ? parce que dans le fond je me sens nulle de ne pas y arriver moi à cette relation si jouissive avec mon poste de travail. Que c'est culpabilisant de se dire que l'on ne doit pas mettre assez de soi, ni d'enthousiasme dans son boulot. Voir pire, on doit être incompétent ce n'est pas possible !
Zoé Shepard le décrit très bien dans son bouquin "Absolument débordée", lorsqu'elle explique comment certains collègues s'organisent, afin de faire croire à tout le monde qu'ils sont "débordés". Je vous en cite quelques uns :
- étaler un tas de dossier sur un bureau déjà en désordre (c'est également l'impression que l'on pourrait avoir en voyant mon bureau, mais en réalité c'est du au manque de motivation)
- Il ne faut pas marcher dans les couloirs mais courir avec des dossiers sous le bras.
- évidement la réplique suivante est de rigueur : "je suis débordé(e)". Concrètement, les gens ne savent pas précisément sur quoi vous travaillez, mais ça on s'en fou, le principal étant qu'ils constatent que vous ayez l'air débordé.
Voilà mon état d'esprit actuel et vu que je suis une poule mouillée de niveau 5, je risque de rester trainer dans se poulailler encore longtemps... au risque de me noyer ?
Je vous laisse mon rat mort sent un peu trop la décomposition.
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