lundi 28 mars 2011

Je suis une mère médiocre et je revendique ce droit.




D'où vient ce terme mauvaise mère je dirai même d'où vient ce courant ? Car oui, on peut parler de courant. Ce sont ces mères proches du burn-out maternel qui les premières ont épanché leur quotidien de maman sur leurs blogs. Avec un mot d'ordre, faire écho de leur imperfection avec un maximum d'humour, histoire de dédramatiser le quotidien.

On ne parle pas évidemment ici d'une mauvaise mère tel que Folcoche mais de cette nouvelle génération de Môman qui veulent faire le maximum en un temps minimum. Etre une employée parfaite, féminine, belle, épouse à la sexualité épanouie mais surtout mère : une mère disponible pour son enfant ou plutôt une mère à la disposition de son enfant. Car oui, l'enfant du XXIème siècle est élevé selon un calibrage bien précis dicté/établi par la société, Bébé 9 et les nouveaux pédopsychiatres. tu devras veillez sur ton enfant, t'assurer de son équilibre psychologique, de son bien être physique en lui donnant accès à la nourriture bio aux jouet en bois."

N'avez vous pas le sentiment que nos enfants on l'air plus pénibles que leurs congénères d'il y a 30 ans ? Mais c'est parce qu'ils sont stimulés et éveillés plutôt me diriez vous. Sans doute. N'empêche, on en est arrivé à ce que l'enfant devienne roi et nous, mère, son bouffon. Nous faisons des enfants plus tard qu'il y a 30 ans et c'est notre vie qui s'adapte à son arrivé eet pas le contraire.

Mais où est donc passé le modèle déposé par nos mères ? Qu'est devenu celui qui donnait le biberon au lait maternisé avec du Bycénol A, celui qui ne nous attachait pas à l'arrière de la voiture, ou nous laissait chez nos grand-mères sans culpabiliser, ces mères pour lesquelles la psychologie de l'enfant n'en était qu'à son balbutiement et pour qui le moindre mot " écorché par sa progéniture n'était pas sujet à analyse (J'élève mon enfant de Françoise Pernoult fut l'un des 1er cadeau offert par ma mère à la naissance de mon fils).

Mais je croyais qu'après 68 on était plus libre lorsqu'on devenait une femme ? pour nos mères peut-être mais pas pour nous.

Mais qu'est ce qui a changé en 30 ans ?

Cette liberté, la société nous demande de l'assumer et on assume, sauf que celle-ci a changé, la crise est là et s'accompagne de chômage, des emplois précaires. Petit à petit un recentrage évident sur la famille se dessine et rassure notamment sur cette image d'une mère protectrice, parfaite et heureuse.

Il faut donc répondre à l'image de bonne mère que nous impose la société.

Les blogs de mauvaises mères sont le digne reflet de ce que nous avons créé : des mères tiraillées par leur triangle d'or enfant, travail, femme. C'est leur exutoire, sous la forme de l'humour car c'est de rigologie dont on a besoin. Elles se sont créé une communauté pour se rassurer et ne plus se sentir seul, avec le sentiment d'être une mauvaise mère isolée au milieu d'un océan de mères parfaites, illustrées généralement par les magazines sur la parentalité ou par la pub.

jeudi 24 mars 2011

Tout est dans le mental qui m'avait dit...




Hier, je suis allée courir cela faisait 1 mois... non en fait 2 que je n'y étais pas allée... courir est un grand mot si je fais 35/40 min c'est bien.


Mais je sais pas pourquoi hier j'ai cherché la merde à mon footing.
D'abord, pourquoi aller courir dehors et respirer l'air à pleins poumons le jour ou le nuage radioactif arrive ?

Pourquoi aller courir alors que l'on sait pertinemment qu'on va souffrir.
Mais PARCE QUE : parce que j'ai acheté le jour même un short en jean avec des sandales à fleurs compensées et je trouve pour la 1ère fois de ma vie que je suis trop...que j'ai .. trop de cuisses. Parce ce qu'il faut le dire c'est que j'ai toute ma vie eu l'allure d'une péniche maigre* et que suite à une série de trucs (blabla) j'ai pris 7 kilo sans m'en rendre compte.

* une de mes très chère amie m'avait un jour dit pour me rassurer "mais non t'es pas si maigre que ça, c'est juste que tu as des longs membres" oui donc je confirme je suis une péniche avec 4 cordes d'amarrages qui pendent.

Bref, Bibi décida donc que pour retrouver une allure de chiennasse il était grand temps de prendre les choses en mains.

16h30 : je vais mettre un tee-shirt de l'Hom "Semi-marathon de St Gilles" ça fait bien genre je fais des courses.
16h31 : je mets mon caleçon Décath, t'es conne t'as pas enlevé ta culotte !
16h31 : c'est quand même, je sais pas, plus sensuel de pas avoir de culotte sous mon caleçon de course.
16h31 : p'tain mais en fait je suis une vraie chaudasse
16h32 : je m'étire, tiens j'ai pas fait les carreaux depuis longtemps.
16h33 : "Tu y vas ? " me demande mon Hom ?
"Oui"
"Tout est dans le mental"
"ok" que j'répond, mais pas un simple ok un ok hyper mental.
16h34 : Waou je suis gonflée à bloc.
16h34 : C'est parti.
16h34 : Je suis sûre que tous mes voisins me matent et qu'ils vont mesurer mon temps.
16h35 : N'empêche les gens doivent se dire : "mais pourquoi elle court ? franchement t'as vu comment elle est gaulée ?" c'est vrai que mon caleçon donne un rendu sympa.
16h35 : non mais en fait les "gens" n'ont pas vu mon bide.
16h36 : P'tain fait chaud
16h37 : Tiens je vais passer par là.
16h37 : j'ai mal aux cuisses
16h37 : "tout est dans le mental", "tout est dans le mental"
16h38 : Et oui Monsieur j'ai déja fais un semi-marathon à St Gilles.
16h38 : P'tain je suis pas épilée mais genre pas épilée
16h40 : Pourvu que je ne croise pas quelqu'un que je connaisse...
16h42 : j'ai l'impression de me faire mater par toutes les bagnoles.
16h42 : Et oui M'sieurs Dames j'ai pas de culotte !
16h43 : si je passe par le bois j'pourrais me faire violer et ça sera trop facile pour lui j'ai pas de culotte...
16h43 : J'imagine déja les titres "Une joggeuse sans culotte violée"
16h44 : Bon t'arrêtes tes conneries.
16h44 : Mais pourquoi il n'est pas attaché ce chien ?
16h45 : oh là j'aime pas ça monte, oh putain...c'est long, interminable....
16h46 : "tout est dans le mental", "tout est dans le mental"
16h48 : Ils doivent se dire que j'ai une drôle de façon de courir ou sinon que j'ai pas de culotte
16h50 : Tiens je croise une autre joggeuse hyper équipée, avec I pod et tout. Je me demande si elle a une culotte ?
16h50 : j'en peux plus...
16h50 : "tout est dans le mental", "tout est dans le mental"
16h51 : je vais pas m'arrêter maintenant... en plus y a des gamins qui jouent à côté c'est la honte.
16h52 : P'tain je suis morte et je dois être toute rouge
16h52 : P'tain si je croise une connaissance elle va me voir : sans culotte, rouge, avec une allure de course ridicule et pas épilée.
16h53 : "tout est dans le mental", "tout est dans le mental"
16h53 : Oh elle est bien la porte rouge avec le rosier à côté.
16h54 : je recroise la joggeuse de tout à l'heure, putain elle va vite.
16h54 : salope
16h55 : j'en peux plus je suis une merde, le sport c'est pas pour moi
16h55 : mais pourquoi je cours, c'est nul ça n'a aucun intérêt
16h56 : finalement il me va bien le short en Jean.
16h56 : Non et puis mon bide je n'ai qu'à le rentrer.
16h57 : J'en peux plus je veux pas mourir sans culotte
16h58 : "tout est dans le mental", "tout est dans le mental" MAIS JE T'EMMERDE MENTAL DE MERDE"
16h59 : Voila c'est bon j'arrête, ouf............
17h05 : Bon je vais recourir juste avant d'arriver dans la rue au cas où les voisins...







vendredi 18 mars 2011

Tourne autour du pot



J'admire quelques fois ma capacité et celle de mon Hom à "vivre avec" et à "s'adapter" je veux parler de cette facilité navrante avec laquelle on s'adapte à une situation qu'on laisse pourrir par flème ou parce que c'est pas le moment. Qui n'a jamais fait pipi pendant 1 mois dans le noir parce changer l'ampoule implique : une chaise, déplacer cette chaise, trouver la bonne ampoule etc... mais comment voulez vous faire ça avec un caca qui pousse derrière ? et une fois le déchargement opéré vous avez autre chose à faire. Cela fait maintenant 10 jours que la voiture accidentée de mon fils trône au milieu de ma petite cuisine, pas très pratique me direz vous ? et bien non. NOUS avons la capacité à nous adapter à notre environnement (p'tain c'est beau la nature quand même !), nous contournons ou chevauchons la voiture à trois roues le matin, midi et soir. Je vous raconte ça parce que je viens tout juste de m'en rendre compte ce soir. Mais pourquoi ne pas la ranger dans sa chambre ? parce ce que ça : l'état actuel de la chambre de mon fils qui prouve bien que pour lui aussi P'tain la nature est bien faite !

mardi 15 mars 2011

La solidarité entre mauvaises mères s'arrête là ou commence...



Ce que j'aime bien chez Picard c'est le calme qui règne dans le magasin. On est toujours 2 ou 3 clients à se partager l'espace avec une musique douce et des employés polis.

Avant d'être maman, j'avais une série de principes sur l'éducation des enfants (jamais dans le lit des parents, pas de gâteaux Dora, on ne mange pas le pain pas encore payé dans le supermarché, pas de sucrerie avant de dîner, éducation ferme mais juste...). Ces principes étaient renforcés et consolidés lorsque je croisais une mère avec des enfants bruyants au coeur d'une scène mémorable au rayon yaourts ponctuée de "naan, t'es méchante, Ze veux ça, hiiiiiii et pourquoi Océane elle a eu ça et pas moi hiiiiiiiiiii".
Ma réaction était souvent la suivante : "Non mais elle est tarte cette mère, moi j'te règle ça en 2 minutes, elle peut pas faire taire ses gosses et en plus ils ont des têtes de p"tits cons..."
Sauf que maintenant je suis devenue cette mère et j'ai le sentiment d'appartenir à ce groupe avec tout ce que cela implique, notamment le sourire compatissant entre membres lorsqu'une crise survient dans un magasin. "La pauvre, ils ont l'air durs ses gamins".
Mais attention, appartenir à ce groupe de "mauvaises mères" implique un comportement particulier : celui de ne pas être aussi pénible que ses enfants.
Hors c'est ce type de mère qui est venu perturber hier la quiétude de mon Picard. 3 enfants entre 2 ans et demi et 7 ans. Une voix criarde aussi pénible que celle des 3 bambins réunis. "Augustin est ce que tu veux manger de la soupe ?" "Coraline qu'est ce que tu veux manger" "oh non ça c'est pour moi et papa, on ne discute pas" "Ze veux pas ça ! ouainnnn" "C'est pas pour toi, Coraline va aider ta soeur à choisir". Ils étaient pénibles à hurler et à courir et avec sa voix criarde elle participait largement à l'énervement ambiant qui venait de contaminer les vendeurs si polis.
Bon je vous passe les détails mais le fait est ,qu'elle squattait évidement les mêmes bacs que moi. A un moment donné, elle à quand même sorti un petit "Ou la la la, mais qu'est ce qu'ils ont aujourd'hui ?" attendant de ma part le fameux sourire compatissant des vraies "mauvaises mères". Hors cocotte t'y es pas du tout et tu peux toujours t'assoir dessus et attendre longtemps devant le bac "cuisine du monde" que je t'accepte dans mon cercle de MM (mauvaises mères).
Tandis que moi Madame, moi mon fils était une crème hier chez Picard et on ne l'entendait pas lui et je lui parlais doucement avec une voix calme. Bon ok, je l'assume j'ai un peu fait exprès de forcer le trait de la mère calme (que je suis vraiment) histoire que l'autre là-bas devant son bac à légumes remarque que ici on est chez Picard et que normalement c'est le calme qui règne dans le magasin. Qu'on est toujours 2 ou 3 clients à ce partager l'espace avec une musique douce et des employés polis.

lundi 7 mars 2011

Limite toi à ce qu'on avait dit





Je sais pas pour vous mais j'ai la fâcheuse manie de dire ce que je m'étais promis de ne pas dire.

J'ai toujours une anecdote à donner lors d'une réunion ou d'un RDV, mon cerveau à encore la capacité de me dire "ton anecdote tu te la gardes pour toi, tu vas passer pour une conne et en plus ça ne va rien apporter au sujet" je peux même dire que je m'auto-briffe largement avant le dit RDV.

Soit plus précise bordel me diriez vous ? et bien cette anecdote complètement conne va parasiter mon cerveau pendant tout mon RDV cherchant le meilleur moment pour faire sa sortie. Des exemples j'en ai des tonnes comme le jour ou je n'ai pas pu m'empêcher lors d'un entretien de stage de raconter que je connaissais un peu le coin parce que j'avais vu la finale de coupe du monde 98 dans le bourg... Une fois ce récit poignant abordé je me sens planer comme une junkie qui a enfin obtenu sa dose et qui rapidement prend conscience de sa connerie et se trouve conne mais conne "mais quel intérêt d'aller lui parler de la coupe du monde ??"
1. je vais passer pour une conne
2.. que ce bled est quand même connu pour beaucoup d'autres choses que ça et que mes références culturelles sont limitées ("ce qui n'est absolument pas le cas" comme dirait Calimero).
Tout ça pour vous raconter mon dernier fix : Un RDV avec le petit-fils d'un imminent acteur de la culture bretonne dans le but de me transmettre une série de photos inédites de son grand-père en vue de publier un livre hommage.
Ce grand homme que je connaissais relativement bien m'avait envoyé une carte il y a quelques années de ça, pour renouveler un abonnement. Bref, sur cette carte il m'avait écrit un petit mot en breton "ma pad pell c'hoaz an amzer-se e skorno ar haoh e-barz reor an dud" ce qui se traduit par : "si ce temps continu ainsi, la merde gèlera dans le cul des gens". Cette petite phrase égailla ma journée et c'est ainsi qu'elle resta accrochée à un mur de mon bureau. Je vous imagine déjà faire le lien entre les deux paragraphes précédents... mon cerveau n'a pu contenir mon cervelet et ce petit-fils a du être ravie d'apprendre que le souvenir que je garde de son grand-père parle d'anus, de caca et de gel. Il fut certainement navré de cette intervention (étant donné que j'étais la seul à me marrer) navré d'entendre quelqu'un parler comme ça de son grand-père homme extrêmement gracieux dont il venait de me venter les mérites de son allure 10 minutes plus tôt.

Mon cerveau m'a martelé continuellement et ceux jusqu'à la fin du RDV "mais pourquoi t'as pas fermé ta gueule comme convenu ?" "mais qu'elle conne", "encore 10 minutes et je lui disais que je pense à son grand-père quand je suis constipée et qu'il fait froid" Je vous laisse j'ai du givre sur la voiture.

jeudi 3 mars 2011

Donne moi ton odeur je te dirai qui tu es




J'ai une relation particulière avec les odeurs, j'y suis très sensible. Je ne porte pas de parfum je préfère l'odeur acide de ma transpiration... (note : penser à trouver un système pour faire comprendre au lecteur que je ne suis pas une truie, rapport aux faits précédemment évoqués). Je n'ai jamais trouvé de parfum ressemblant à l'odeur de ma lessive (note : idée géniale, penser à contacter Guerlin). Même pour offrir un parfum c'est compliqué, je n'arrive pas à sentir "la senteur des fleurs de mai à la vanille avec du poivre et des effets marins" (poua... j'ai déjà la gerbe) comme c'est écrit sur les pubs, moi ça me fait penser à tout sauf à ça. Je me souviens d'un duel avec une vendeuse. "Non je trouve que ça ressemble à de l'alcool à 90°c", "Celui-là sent le cidre" je vous passe l'air navré la nana.

Donc mon idéal à moi c'est sentir la lessive, malheureusement pour moi ce n'est pas l'idéal pour les autres. Je détecte à 100 m l'odeur à laquelle je fais être confronté en croisant un "Kevin" "Régis" ou un "Jason" cheveux gominés et accessoires.

Le pire étant de devoir faire la bise à un homme fraichement aftershavé à 8h du matin avec l'idée qu'on va avoir la nausée toute la journée, vu que l'homme en question a essuyé 80 % de sa lotion sur votre joue. Michel si tu passes pas là !

Dans la case à "abattre" je vais citer les cas suivants :
- le sapin senteur dans la voiture, un prix spécial à la vanille.
- le poireau dans la voiture (décidément c'est une pute à odeur cette voiture)
- le parfum qui vire sur peau à la fin de la journée
- le pet des autres (non parce que le mien il sent la lessive)
- l'odeur de friture sur les vêtements (odeur qui laisse imaginer l'ambiance olfactive du domicile)
- une halène de vin à 16H00

Mon pire cauchemar étant un aller-retour Brest/Rennes avec un sapin qui pu, des poireaux dans le coffre, une vieille avec un parfum qui a viré, un Kevin et son aftershave, le pet du chien de la vieille. Gérard qui sent le vin alors qu'il est 16h00 et que le repas de frites était à 12h00.

Je vous laisse je vais m'étaler sur des draps frais venant juste d'être repassés... entourée de bouses de vaches : mon odeur préférée.
Je sais je suis une truie.