
D'où vient ce terme ”mauvaise mère” je dirai même d'où vient ce courant ? Car oui, on peut parler de courant. Ce sont ces mères proches du burn-out maternel qui les premières ont épanché leur quotidien de maman sur leurs blogs. Avec un mot d'ordre, faire écho de leur imperfection avec un maximum d'humour, histoire de dédramatiser le quotidien.
On ne parle pas évidemment ici d'une mauvaise mère tel que Folcoche mais de cette nouvelle génération de Môman qui veulent faire le maximum en un temps minimum. Etre une employée parfaite, féminine, belle, épouse à la sexualité épanouie mais surtout mère : une mère disponible pour son enfant ou plutôt une mère à la disposition de son enfant. Car oui, l'enfant du XXIème siècle est élevé selon un calibrage bien précis dicté/établi par la société, Bébé 9 et les nouveaux pédopsychiatres. ”tu devras veillez sur ton enfant, t'assurer de son équilibre psychologique, de son bien être physique en lui donnant accès à la nourriture bio aux jouet en bois."
N'avez vous pas le sentiment que nos enfants on l'air plus ”pénibles” que leurs congénères d'il y a 30 ans ? Mais c'est parce qu'ils sont stimulés et éveillés plutôt me diriez vous. Sans doute. N'empêche, on en est arrivé à ce que l'enfant devienne roi et nous, mère, son bouffon. Nous faisons des enfants plus tard qu'il y a 30 ans et c'est notre vie qui s'adapte à son arrivé eet pas le contraire.
Mais où est donc passé le modèle déposé par nos mères ? Qu'est devenu celui qui donnait le biberon au lait maternisé avec du Bycénol A, celui qui ne nous attachait pas à l'arrière de la voiture, ou nous laissait chez nos grand-mères sans culpabiliser, ces mères pour lesquelles la psychologie de l'enfant n'en était qu'à son balbutiement et pour qui le moindre mot " écorché” par sa progéniture n'était pas sujet à analyse (”J'élève mon enfant” de Françoise Pernoult fut l'un des 1er cadeau offert par ma mère à la naissance de mon fils).
Mais je croyais qu'après 68 on était plus libre lorsqu'on devenait une femme ? pour nos mères peut-être mais pas pour nous.
Mais qu'est ce qui a changé en 30 ans ?
Cette liberté, la société nous demande de l'assumer et on assume, sauf que celle-ci a changé, la crise est là et s'accompagne de chômage, des emplois précaires. Petit à petit un recentrage évident sur la famille se dessine et rassure notamment sur cette image d'une mère protectrice, parfaite et heureuse.
Il faut donc répondre à l'image de bonne mère que nous impose la société.
Les blogs de mauvaises mères sont le digne reflet de ce que nous avons créé : des mères tiraillées par leur triangle d'or ”enfant, travail, femme”. C'est leur exutoire, sous la forme de l'humour car c'est de rigologie dont on a besoin. Elles se sont créé une communauté pour se rassurer et ne plus se sentir seul, avec le sentiment d'être une mauvaise mère isolée au milieu d'un océan de mères parfaites, illustrées généralement par les magazines sur la parentalité ou par la pub.